Balade avec mon chat par Serge… [Histoire fictive]
Un soir d’anniversaire, fin octobre… Je pars promener mon chat dans les rues d’Evreux.
Il a l’habitude de tirer sur sa laisse (oui je promène mon chat en laisse !) m’obligeant à le suivre docilement ; ainsi qu’elle ne fut pas ma surprise, au détour des rues Saint-Denis et Costeley, de le voir s’arrêter net, se coller contre moi et commencer à feuler.
Sur le coup, je pense qu’il s’est blessé. Et alors que je me baisse pour examiner ses coussinets, nos regards se croisent et je vois à ses yeux terrorisés. Je crois d’abord qu’il me supplie simplement de le secourir.
Penché sur l’animal, je sens alors un souffle glacial au dessus de mon épaule… Je suis un être rationnel et je pense que l’hiver va être rude. Je finis mon « inspection » et ne trouve ni trace de sang ni blessure.
Je suis inquiet pour mon animal favori. Alors que je m’apprête à le prendre dans mes bras pour rentrer, j’ai de nouveau une drôle de sensation… Nous ne sommes plus seuls. Pas de doute, il a senti quelque chose, ou quelqu’un, mais où ? Qui ?Je me retourne, ne vois personne mais commence moi aussi à avoir peur. rebelote, je sens un froid glacial m’envahir puis disparaître, comme à l’occasion d’une prise de sang, vous savez ? Ou comme si je venais d’être traversé par quelque chose ! « Juste la peur qui fait place à la panique », me dis-je.
Le temps de reprendre raison, et j’ai à nouveau cette désagréable impression, je peux sentir le poids de mon chat qui me regarde d’un air désespéré. Sans plus traîner, je me met à courir, mon matou dans les bras.
Croyez-moi ou non, jamais plus je ne retourne nous promener la nuit dans la rue Costeley ou la ruelle Saint-Denis.
Par la suite, en parcourant mes livres sur l’histoire d’Evreux, j’ai été interpellé par l’histoire des (nombreux) anciens cimetières de notre ville. Et si après tout, nous avions simplement croisé les fantômes de ces défunts qui ont un temps reposé au cœur de leur ancien quartier proches de ceux qu’ils ont tant aimés et chéris, et qui ont été déterrés sans aucun ménagement, ni égard pour leur famille à la Révolution ?
Je me dis que peut être, ce soir là, j’avais rencontré des êtres « surnaturels » qui venaient rechercher leurs sépultures dans cet Evreux du XXIème siècle 😉
On vous explique un peu ?
Avant la révolution française, il existait à Evreux plus de 8 paroisses, sans compter les abbayes et couvents, qui possédaient tous leurs propres cimetières.
Durant la révolution, les églises, devenues biens nationaux, furent vendues, parfois juste pour en récupérer les précieux matériaux. Quant aux cimetières, ils disparurent sous le coup des pelles et des pioches.
Les corps des défunts qui reposaient au cœur de leur ancien quartier, proches de ceux qu’ils avaient tant aimés et chéris, furent déterrés sans aucun ménagement, ni égard pour les familles. Ces personnes perdirent ainsi leur identité, et leurs « restes » furent jetés dans des fosses communes. Toute trace de leur existence disparut.
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