Un Musée Numérique…

Emanuele Marconi est le directeur au nom chantant du Musée des Instruments à vent… Nous avons discuté avec lui de la numérisation (et pérennisation ?) des collections du Musée

Emanuele, déjà rappelle-nous ce qu’est le MIV ?

Le MIV est l’acronyme de « Musée des Instruments à Vent » de La Couture-Boussey, un village connu depuis le 17e siècle comme centre de fabrication des instruments à vent en bois. Fondé en 1888 par les ouvriers du village, le MIV est aujourd’hui le seul musée européen dédié spécifiquement à cette typologie d’instruments.

Qu’est-ce que cela veut dire de numériser une œuvre, une collection ?

Cela signifie réaliser une image digitale, grâce à des outils numériques, afin de documenter et illustrer l’œuvre. C’est une étape fondamentale au moment de la mise à l’inventaire : cela permet de bien identifier l’objet, de le retrouver facilement et de pouvoir suivre dans le temps l’évolution de son état de conservation.

Quelles sont les étapes ?

Les œuvres, objets 3D ou documents (photographies, catalogues, dessins techniques, etc.) sont nettoyés et préparés pour la prise de vue (ou la numérisation avec un scanner). Une fois la numérisation réalisée, un
traitement d’image est effectué, les images sont ensuite renommées et enfin insérées dans la base de données du musée.

À quoi ça sert ?

À pérenniser les collections pour les générations futures et à en assurer l’accessibilité à tous les publics. Depuis la fin de l’année 2021, le MIV met périodiquement en ligne, sur son nouveau site (lemiv.fr), ses collections
historiques et les nouvelles acquisitions. Cela permet aux amateurs de découvrir les gemmes présentes dans nos collections et aux professionnels (chercheurs, facteurs et restaurateurs d’instruments, musiciens, etc.), d’étudier les objets et de découvrir l’histoire des familles couturiotes.

Certaines personnes n’auraient-elles pas tendance à penser que, puisque tout est en ligne, il n’est plus nécessaire d’aller au musée ? Comment les convaincre alors de se déplacer ?

Si le web offre des avantages indiscutables pour le public éloigné (accès à la MIV newsletter, au moteur de recherche des collections, etc.), la visite reste un moment incontournable. L’expérience de visite, grâce à nos médiatrices, permet de faire parler les objets et de découvrir les histoires qu’ils cachent.
On y découvre un monde passionnant, un mélange d’entrepreneuriat et tradition, qui a permis à une petite communauté de femmes et d’hommes de devenir un des principaux centres de production d’instruments à vent en bois d’Europe.

Les mots de la fin : En quoi le MIV est-il contemporain ?

Il valorise la mémoire du passé et celle du présent, au travers de collaborations avec les entreprises d’instruments de musique du territoire et les musiciens. Il offre une clé de lecture moderne du passé au travers de ses collections.

En quoi est-il optimiste ?

Le musée vit un moment de renaissance : presque 60 instruments acquis en trois ans et des centaines de documents d’archives, deux expositions temporaires, deux publications (et une troisième prévue en septembre
2022…).

En quoi est-il partagé ?

Un public dématérialisé croissant, plus de 80 000 personnes touchées par les publications sur les différents réseaux sociaux.

En quoi est-il original / originel ?

Connaissez-vous d’autres musées d’instruments à vent ?… [Sourires]

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